Petit Chien Traducteur (un projet)

Ce que 2017 m'a apporté? Des pommettes. 

Bon, il était temps. Je suis en plein syndrôme pré-menstruel carabiné, éternellement vautrée sur mon bien-aimé canapé. J'enquille une mauvaise humeur à la limite de me lever et défoncer un meuble au hasard à mains nues – je l'ai déjà fait, mes phalanges s'en souviennent encore.
La semi-coupure d'électricité il y a environ deux heures a baissé la luminosité de toutes les ampoules de mon appartement, me plongeant dans une pénombre glauque et pesante pas spécialement bienvenue.
J'ai trop mangé de pain, de chocolat et de gras aujourd'hui. Dieu, que je mange mal en ce moment. Le sport me sauve à peine.

J'ai entamé un texte sur mon voyage à New York depuis décembre et je peux vous dire qu'il n'est pas prêt d'être terminé, le malheureux fait à peine un paragraphe. Et quant au texte sur le concert de Julian Casablancas + The Voidz en Novembre, damn, il n'existe même pas, ni une seule phrase. J'ai essayé, pourtant.
J'ouvre mon carnet à la dernière page scribouillée et tombe sur ma dernière tentative de poème. J'y lis "I'd love to choke you to death." en première ligne. Bon.

Ceci dit. Saucisse dite, comme disait mon père. Les nouveaux albums de Black Rebel Motorcycle Club, Queens of The Stone Age, MGMT, Franz Ferdinand, The Voidz, et j'en passe de fin 2017 me remplissent de joie et d'anticipation, me tartinent le fond de la poitrine d'un tendre et chaleureux baume.
Cela dit. J'ai enfin pris le risque de me lancer plus sérieusement dans la traduction, l'une de mes grandes ambitions professionnelles, au risque de ne pas vraiment bosser ni gagner beaucoup de sous-sous pendant des mois le temps de faire ma formation puis de postuler au titre de traductrice juridique. Je flippe grave, on ne va pas se mentir, mais je jubile aussi. D'avoir plus de temps libre depuis un peu plus d'un mois pour me consacrer à ce qui me plait et me fait du bien, de ne plus passer tout mon temps à seulement donner cours et accomplir de bête tâches domestiques avant de m'endormir devant une video Youtube. Je redécouvre les nuits de sommeil de plus de cinq heures, une existence exempte du besoin vital de me caféier le système afin d'aller au bout de mes journées. Je passe plus de temps chez moi et me trouve plus seule que je ne l'étais déjà, aussi, mais peu importe.

J'ai passé trois ans à me prouver que j'étais capable de trimer du matin au soir comme tout un chacun, rentrer chez moi et faire le ménage, payer mes factures et savoir me démerder seule de A à Z, dans l'idée. J'ai voulu vivre la fameuse vie "métro-boulot-dodo" afin de me laver de mes vieilles culpabilités de n'avoir été jusque-là qu'une grosse "fille de semi-riche" assise sur son cul à dilapider l'héritage d'un parent mort. Comme si je devais quoi que ce soit à qui que ce soit.
J'en suis même arrivée à mépriser ceux qui, supposément, ne se forcaient pas autant que moi à vivre leur vie d'adulte et assurer sur tous les fronts. Juste histoire de ne pas faire les choses qu'à moitié.

C'est bon, c'est fait. J'ai vu, j'ai testé. Je n'ai plus grand chose à me prouver à ce niveau-là. On va changer de recette, ce qui pourrait virer au fail total ou à un bel accomplissement. L'année passée m'a plutôt bien réussi, ça serait con de s'arrêter là. J'ai la peur au froc et j'ai la dalle. Il était temps. 

Photo de Célia Simon

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