Kori
Un plein carton d'embarras
Comment vous expliquer. C'est à la fois ma plus grande fierté et l'une de mes pires hontes. Kori c'est mon premier livre, mon héro, l'un de mes fantasmes, mon tatouage sur l'épaule droite. Ce personnage je l'ai mijoté dans ma tête depuis, je sais pas, l'âge de 14 ans ou peut-être 20 ans. Je ne sais plus trop l'année, mais je me souviens parfaitement de la première image.
Une sorte de chaman mais à l'apparence très jeune, agenouillé au sol et en train d'y tracer des symboles au couteau. Et puis la tête qui se relève et le regard furtif mais violent, tranchant. Le regard d'un chaman en transe, oui, mais aussi d'un homme fou, malade, avec de grosses difficultés à faire la part des choses en les deux mondes et surtout à contrôler tout ce qui peut le traverser. Un chaman louzeur en quelques sortes. Le plus drôle dans tout ça, c'est qu'il n'était même pas le personage principal de l'histoire originale que j'étais alors en train d'inventer dans ma tête; juste un perso épisodaire, un médium que les premiers héros de l'histoire venaient consulter en dernier recours désespéré pour tenter de se sortir de la merde noire dans laquelle ils se trouvaient alors. C'est toujours ce qui se passe dans l'histoire actuelle, sauf que la trame annexe de Kori est devenue la principale et celle de ces premiers persos se retrouve maintenant secondaire. Je tiens toujours énormément à ces persos mais Kori est devenu mon favori.
J'ai commencé à écrire le roman de sa vie vers 21 ou 22 ans et je l'ai terminé vers 24 ans. Premier roman, premiers écrits vraiment sérieux autres que des mini textes de délires persos ou de la pseudo poésie dégueux de gamine. Je n'avais d'ailleurs jamais considéré seulement tenter de transformer ce délire mental en bouquin, avant, la rédaction d'un livre me paraissant une tâche Hérculéenne absolument au-dessus de moi et de mes capacités –et ça l'est.
Seulement un jour je me suis trouvée obligée de mettre sur papier l'une des scènes clé de l'histoire; je n'en pouvais plus de me la laisser errer dans la tête, sujette aux trous de mémoire et manques de précision. Il fallait que je lui donne une forme concrète et complète, que j'en définisse les bords et les détails. Que je lui donne vie et que je me la sorte de la tête, tout simplement. Une deuxième scène d'un autre moment de l'histoire l'a rapidement suivie sur le papier, puis une troisième et puis il était déjà temps de relier ces bribes de chapitre ensemble. La rédaction complète de l'histoire a fini par se présenter comme une continuité logique.
Je suis fière, vraiment, d'avoir eu les couilles virtuelles de finalement choper le taureau par les cornes et me mettre à rédiger cette histoire pour de bon, de A à Z, avec son prologue et tout le tralala.
Seulement un jour je me suis trouvée obligée de mettre sur papier l'une des scènes clé de l'histoire; je n'en pouvais plus de me la laisser errer dans la tête, sujette aux trous de mémoire et manques de précision. Il fallait que je lui donne une forme concrète et complète, que j'en définisse les bords et les détails. Que je lui donne vie et que je me la sorte de la tête, tout simplement. Une deuxième scène d'un autre moment de l'histoire l'a rapidement suivie sur le papier, puis une troisième et puis il était déjà temps de relier ces bribes de chapitre ensemble. La rédaction complète de l'histoire a fini par se présenter comme une continuité logique.
Je suis fière, vraiment, d'avoir eu les couilles virtuelles de finalement choper le taureau par les cornes et me mettre à rédiger cette histoire pour de bon, de A à Z, avec son prologue et tout le tralala.
Maintenant, pourquoi ai-je aussi terriblement honte de ce premier tome de la triste vie de mon doux Kori? C'est simple, vraiment: par manque d'expérience, manque de maturité, manque de talent ou de ce que vous voulez je n'étais clairement pas une écrivaine de qualité? Je sais que j'ai tout donné pour ce premier tome et qu'il ne pouvait sans doutes pas être mieux que ça avec mes capacités de l'époque - ou mes capacités tout court - mais ça n'empêche que c'est un livre médiocre, affreusement médiocre.
L'objet est beau: bien édité et surtout incroyablement bien illustré par ma partenaire de toujours Audrey Lataste. Pourtant, je ne peux même plus en lire une seule phrase sans en avoir mal au ventre d'embarras. Mon écriture y est faible, gnangnan, énervante d'immaturité, lourde, boursouflée et là encore ponctuée d'erreurs malgré 56 789 relectures. Mauvaise, tout simplement. Je me prends trop au sérieux, dirons certains. Je suis trop dure avec moi-même, dirons d'autres. Tous ont probablement raison mais les faits restent les mêmes: mon premier livre je trouve que c'est de la merde en pages et peu importe que j'y ai mis mes meilleures intentions.
J'essaie tout de même de faire la paix avec ce livre depuis peu: je le distribue où je peux pour essayer de me défaire de cette honte, j'essaie d'en apprécier les bons éléments –car je sûre qu'il en a, merde. Là encore si la chose vous intéresse je reste à votre disposition pour vous le balancer gratuitement à la gueule.
Je suis sur le second tome depuis, damn, environ 4 ans et ça doit faire des mois si ce n'est plus d'un an que je n'en ai pas écrit une seule ligne. Je doute le terminer un jour, ce qui est con car au fond j'aime toujours cette histoire, ce perso et ce que j'avais l'intention d'exprimer et explorer au travers de son histoire mais pour être honnête l'inspiration comme la motivation me manquent. Au point où j'en suis actuellement il faudrait presque que je reprenne le tout à partir de zéro pour en être contente, en mode "ça va pas du tout faut tout refaire" et bon, la flemme hein. Mais qui sait, un jour peut-être. Si ça en vaut vraiment la peine. Quoi qu'il en soit je l'aime beaucoup, mon moafoukin' Kori.
Je suis sur le second tome depuis, damn, environ 4 ans et ça doit faire des mois si ce n'est plus d'un an que je n'en ai pas écrit une seule ligne. Je doute le terminer un jour, ce qui est con car au fond j'aime toujours cette histoire, ce perso et ce que j'avais l'intention d'exprimer et explorer au travers de son histoire mais pour être honnête l'inspiration comme la motivation me manquent. Au point où j'en suis actuellement il faudrait presque que je reprenne le tout à partir de zéro pour en être contente, en mode "ça va pas du tout faut tout refaire" et bon, la flemme hein. Mais qui sait, un jour peut-être. Si ça en vaut vraiment la peine. Quoi qu'il en soit je l'aime beaucoup, mon moafoukin' Kori.
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