Southern Comfort
Je parle beaucoup de mon obsession pour la ville et toute la musique m'évoquant cette ambiance urbaine; The Strokes, Yeah Yeahs Yeahs, pas mal de musique trip-hop et électronique bien que je reste cruellement ignorante dans ces domaines. Des groupes récents à influences 70's/80's ou datant de l'époque même; The Libertines, The Police, The Raptures, LCD Soundsystem ou encore ces adorables follasse de CSS et puis, forcément, la fameuse et détestée génération du revival post-punk de 2004 - j'étais ado à cette époque, bien sûr que ça fera partie de moi jusqu'à la mort; Interpol, Editors, VHS or Beta, Test Icicles, Klaxons et tous les autres. Qu'elle soit géniale ou médiocre, cette musique qui suinte la ville toute entière, ses flaques de vomi en fin de soirée et ses couleurs artificielles.
Mon éducation musicale ainsi que mon enfance à la campagne sont clairement à la base de cette passion et pour le coup je ne m'en plains pas. Cette atmosphère de culture américaine casi bikeuse, les sorties à moto, les vestes en cuir, les guitaristes à cheveux longs, Stetson et Santiags; on les a vécus comme partie de notre pain quotidien. La moindre chanson, l'accord ou la ligne de chant évoquant cette culture rock du sud des Etats-Unis me ramènera toujours à mon enfance sous son meilleur jour, m'enveloppant de ce sentiment ambigu, un tantinet tristounet sur les bords et saturé de cette bonne vieille chaleur nostalgique. Ce désir de vouloir "rentrer à la maison". Alors que j'ai grandi dans la campagne de Tours à un continent de distance de Austin et sa musique. Là où l'évocation de la ville et sa culture correspondent pour moi à une sorte de fantaisie et de rêve d'accomplissement ultime un peu crétin - et je ne crache pas non plus sur le blues urbain de Chicago - le sud Etats-Unien aura toujours cette odeur de "chez moi". Pour m'épauler dans cette maladroite tirade, je citerai Eric Clapton, Led Zeppelin, The Animals et Alvin Lee. Vous savez ce que j'entends pas là. Au passage, rien d'étonnant non plus à ce que je sois une fanatique de The Walking Dead et de sa B.O.
Pas la plus charismatique des bassistes
Et oui, mon frère et moi sommes finalement allés au Texas et en Louisiane pour la première fois il y a moins de 2 ans. Comment a donc été le grand "retour aux sources"? Et bien le boudin y est bon, le barbecue de même. Les lois pro-viol, le passé franchement glauque ou la loi du plus fort ne sont pas plus de mon goût qu'avant mais les concerts et la passion des musiciens, ainsi que des simples fans lambda ont su m'aider à voir ce bout de terre américaine comme une petite part de ma propre identité.
Je vous mentais pas
Que dire d'autre? Malgré ma suffocante timidité, les vestes de cuir et de jean épais me sont une seconde peau depuis la pré-adolescence. Une carapace, un parka, un gilet pare-balle ou un déguisement, chacun y verra-là sa propre métaphore. Une confortable carapace au petit goût de paradis jamais vraiment défini, d'une illusion à peine exagérée d'un monde indécis entre son ennui dégueu et ses pétulantes aventures. Cette musique est pour moi la parfaite représentation de cet exercice d'équilibre, trop instable pour ne pas angoisser, du cul serré entre deux chaises; le pire et le meilleur de la culture populaire qui se chatouillent leurs aisselles mutuelles. Du mauvais goût parsemé de magnifiques éclats; ça me rappelle quelque chose, au fond.
Photos de la famille Simon
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