Héctor

                                                        Major Thug - Thugtor


Vous connaissez Héctor LavoeJe m'en doutaisÇa n'est pas très facile de connaître les grands – et anciens – noms de la salsa quand on vit en France et/ou qu'on a aucune raison de s'y intéresser. Moi-même que je n'ai commencé à écouter la Fania que grâce à The Mars Volta, un groupe qui m’obsédait au plus haut point quand j'avais 22 ans – et qui m'obsède toujours. Les membres de ce groupe, Latino-Américain, ne cessaient de mentionner ces artistes dans leurs interviews: Larry Harlow, Ismael Miranda, Hector Lavoe, Johnny Pacheco... ainsi que La Fania All Star, cet espèce de label/super collectif dont les meilleurs faisaient partie et qui fut le sujet d'un documentaire/concert culte devenu un peu le Woodstock de la Salsa: Our Latin Thing, Nuestra Cosa. Pourquoi je vous parle de çaParce que j'aime, déjà. Et parce que ce groupece film et tout spécialement Héctor Lavoe et Willie Colón ont eu une importance particulière à mon arrivée au MexiqueIls m'ont aidé à m'établir, tout simplement, et à m'approprier en quelque sorte la culture Latine – bien que, je vous l'accorde, la culture Puerto-Ricaine et Latino-Amécaine  du Bronx des années 60 et 70 affichent de nettes différences avec la culture Mexicaine des années 2010. 

                                                    Dieu bénisse la mode des 70's

En commençant à les écouter par-ci par-là sur Youtube j'ai vaguement reconnu quelques classiques que j'avais probablement déjà entendus ailleurs: "Estrellas de Fania", "Lamento Guajiroou encore "Bemba Colora" avec Célia Cruz  dédicaceJ'ai aussi découvert et adoré "El ratón" de Cheo Feliciano parce que Cedric Bixler-Zavala et Omar Rodriguez-Lopez ne cessaient de le référencer, et presque tout ce que ces deux-là disaient était pour moi parole d'évangile à l'époque 

D'abord sans trop connaître ni comprendre cette musique et sa culture, j'ai très vite été séduite par son authenticité, sa musicalité, son énergie et cette identité si particulière, cette impression d'unité et de communauté. Et parmi le fatras de musiciens et chanteurs dont les tenues me faisaient hurler de rire à taper un infarctus, une voix s'est clairement détachée: celle de Héctor Lavoe. Il faut l'écouter pour comprendre, c'est tout. La voix, l'attitude, le sens du rythme, les improvisations, l'humour un peu provocateur; il n'y en avait pas deux comme lui. 



                                                                                                           Héctor et Wiwi; swag overload



Je suis bien plus fan de son travail avec le compositeur Willie Colón que de ses albums en solo, je vais pas vous mentir. Ces deux-là ensemble c'était juste du feu, égaux à n'importe quel duo de génie de chanteur et guitariste de votre choix, mais version trombone et maracas. Ils n'étaient pas en reste sur l'attitude non plus; permettez-moi d'ailleurs, juste pour l'occasion de m'autoriser ce détestable mais pour le coup terriblement approprié lieu-dit "Sex, Drugs and Salsa". Voilà c'est lâché. 
  

Tout est question d'attitude - Héctitude


Sans vouloir trop vous bassiner avec cette histoire et pour faire court, le mec a eu une vie de merde du début à la fin, genre vraiment de merde. L'affreuse ironie, d'ailleurs, entre les paroles de ses premières chansons et ce qu'il lui est arrivé par la suite... bref. Mort à 46 ans de complications du SIDA et paraissant alors 20 ans plus vieux, il me fait presque penser à une sorte d'Edith Piaf masculin des tropiques. Et allez savoir pourquoi, mais de tous les grands noms de la musique ou de l'art en général ayant eu une vie de merde et partis trop tôt, il est clairement celui dont l'histoire m'a le plus touchée. Sacrément remuée même, à en chialer ma race roulée en boule sur mon lit - je suis une fille exagérée, vous le saviez déjà. J'ai dévoré l'une de ses plus fameuses biographies en une nuit et laissez-moi vous dire que je n'étais pas belle à voir sur les derniers chapitres, morvant généreusement sur les belles pages cirées et épaisses. Une fois séchées mes larmes de grosse fangirl dérangée, je pense avoir cependant su tirer une leçon importante de la triste histoire de cet homme:
"Ok, le mec a toujours galéré avec ses démons et les pires aléas possibles de la vie. Ceux-là ont fini par gagner et avoir raison de lui BIG TIME. Je ne vais pas laisser la même chose m'arriver avec mes propres démons, point."
Et croyez-le ou nous mais je m'y efforce sacrément, pas de demie-mesure là-dessus. Entre la vie et la destruction, je sais parfaitement de quel côté je tiens à me tenir – et Dieu sais que ça n'est pas tous les jours facile.  

Héct-shirt - photo par Tavo CR


Damn, j'ai des quotes de paroles du mec tatouées sur mon divin corps, j'ai fait le voyage seule à Puerto Rico rien que pour pouvoir aller me recueillir sur sa tombe et j'ai même écrit une nouvelle de cul inspirée de sa vie - histoire FICTIVE, j'insiste, pas envie de me retrouver avec des sicarios de La Perla aux fesses. Je ne sais vraiment pas ce qui m'a pris d'écrire cette nouvelle, il faut être sacrément tordue et désespérée du boule pour pondre une fanfic de porno gay sur Héctor Lavoe croyez-moi. Je ne regrette rien. 



Et oui. Et oui j'ai osé - photo de oim Célia Simon



Voilà, le plus important est ditJe voulais vous parler de mon amour pour Hector Lavoe et la Salsa old school ainsi que de leur importance dans ma vie et c'est maintenant chose faite – je n'aime par contre pas du tout du tout du tout la salsa moderne, notez-le bien je vous prie. Ne me reste plus qu'à me despider cordialement en vous laissant avec quelques-unes des perles musicales et vestimentaires du plus charmant, talentueux et terriblement regretté "geek ibère bossu empaqueté de cuir rouge" - quote de la mighty Lucie Jammes, la seule et unique. 


P.S : Oh et oui, Willie Colon est venu jouer à Guadalajara ce 29 juin dernier - le jour anniversaire de la mort de Héctor - mais je ne suis pas allée le voir; j'ai préféré aller danser sur le DJ set de Cut Copy avec des copains, car j'étais faible de caractère et sans le sous. 

De la Fania All Stars - attention, ces vidéos ne pourront pas se dé-voir
 - Et le film complet, si gentiment offert par Youtube
 - El Ratón, suave af
 - Guantanamera, classique Cubain que vous connaissez forcément
 - Et un featuring de Celia Cruz, une femme qui avait des couilles

Willie Colón et Héctor Lavoe, les grands bad boyz de la Fania
 - Boum
 - Leurs pochettes d'album, c'était pas d'la rigolade
 - L'une de leurs plus poignantes
 - Et l'une de leurs plus géniales
 - Des paroles qui font mal
 - Celui qui mentionne la version de Marc Anthony, je le brûle
 - Ce duo de trombone, mes aïeux
 - L'une de mes vidéos favorites
 - Préparez-vous, visuellement et auditivement 
 - Calle Luna, Calle Sol; du très lourd
 - Pour le solo de Yomo Toro et le délicieux refrain

Héctor en solo
 - Joe Dassin + maracas = Salsa religieuse
 - Ma favorite de sa carrière solo
 - Parce que je suis obligée
 - Parce que Héctor Lavoe est SWAG

Quelques autres favoris
Parce que j'adore aussi le Boogaloo
Larry Harlow et Ismael Miranda: mon autre duo salsero favori
Vous allez crever tellement c'est bien
La pochette, le piano, et ce bon vieux Ismael
Parce que les chorégraphies du Gran Combo
Un poème déprimant tellement bien chanté par Ismael Miranda; pour chialer très très fort dans sa bière

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