The Devil

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Donc l'écriture est mon petit plaisir. A savoir si mes écrits valent la peine d'être lus n'est pas encore trop certain mais mon bonheur à moi en écrivant n'est surement pas une illusion.  
Il y a eu une époque où je me suis même emballée glorieusement jusqu'au miracle de terminer un premier roman, une nouvelle érotique ET un recueil de poésie en anglais. Et ça ne s'arrête pas là mes chatons: j'ai même eu l'audace de m'associer avec la douce et talentueuse illustratrice Audrey Lataste et de PUBLIER, à mon compte bien sûr, ces trois ouvrages. Quand je dis "publier" je parle juste de produire une version physique du livre, hein, pas de les distribuer chez des vendeurs ou de le promouvoir. Mais tout de même; ce n'est pas rien de tenir ce petit objet de papier et fibres plastifiées dans mes mains potelées. 
Cela dit, l'euphorie est de courte durée. Rien n'est parfait vous le savez bien, surtout quand on est une jeune apprentie auteure immature et qu'on est clairement pas la prochaine Georges Sand. Un ou deux ans après les avoir écrites je déteste TELLEMENT mes premières productions que je ne peux même pas en lire une seule phrase; rien que d'ouvrir le bouquin de "Kori" au hasard et de jeter un œil au texte me donne la nausée et la brûlante envie de crâmer la totalité du carton de bouquins dans un magistral auto-autodafé que même les Nazis ils m'en envieraient.  
Seul bouquin ayant échappé à ce honteux rejet littéraire: le recueil en anglais. Truffé de fautes de langue et d'édition et surtout de baveuses jérémiades néo-emo de victime accablée, je reste pourtant contente de cet ouvrage et peut même trouver une certaine émotion à le relire et me replonger dans ces méandres torturés de moi-même. C'est d'ailleurs sans doutes pour ça que je l'aime malgré tous ses défauts, ce livre: il est sincère jusqu'à la moelle, le réel reflet de l'un des aspects les plus sombres et les plus puissants de ma personnalité un peu dérangée 
Je ne suis pas totalement saine mentalement – comme 90% de la population mondiale – et je crois me rendre compte depuis peu que ce livre est justement la représentation la plus juste et la plus pure de ma folie: c'est elle qui parle dans ce livre et pas la Célia saine, raisonnable à la tête froide. C'est ce qui sort de moi dans mes plus pénibles et négatifs états, avec tout ce que cela implique d'apitoiement sur moi-même, crachats virtuels, haine mal-ravalée, profonde tristesse, incompréhension du monde et de ma pauvre personne, colère face aux galères de la vie et auto-rabaissement.  
Inutile de préciser que ce n'est pas un bouquin digeste ni seulement plaisant à lire, ça non. Mais celui-ci pour le coup ne me laisse pas dans l'embarras et l'envie d'en dissimuler l'existence, bien au contraire; c'est un peu une manière de faire mon coming-out psychologique en mode ma maladie mentale a la parole.  

J'en ai distribué plusieurs à droite à gauche et il m'en reste toujours une petite trentaines en train de prendre la poussière chez moi. Comme je le disais ce livre reste très maladroit dans mon usage de la langue de Shakespeare et je dois vous dire qu'il y a peu je me suis attelée à le relire et corriger du mieux possible parce que certains passages sont vraiment chauds niveau fôtesÇa n'est pas demain la veille cependant que je trouverai l'envie et les sous de le ré-éditer dans sa version corrigée alors voilà, juste pour que vous le sachiez: sa version originale et bancale est toujours disponible à la donation gratuite par votre gentille Félia. Pour ça il suffit juste de me demander. A bon entendeur et force clins d'oeil.

Photo de Célia Simon

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